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A Half-Century of Conflict - Volume II

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"1. Quavant L'Usurpation faite par les Anglois, toute Cette Coste jusqu'au 35e Degre s'appelloit Nouvelle france, laquelle Comprenoit outre plusieurs autres provinces, l'Etechemains, L'almouchicois, et L'acadie….

"Les Anglois Doivent remettre à La france le Port Royal, et La france doit insister vigoureusement sur cette restitution, et ordonner aux françois de Port Royal, Des Mines, et de Beaubassin, et autres lieux De reconaitre sa Majesté tres Chretiene pour leur Souverain, et leur deffendre d'obeir a aucun autre; de plus Commander a tous ces lieux et payis, et a toute la partie Septentrionale de la Peninsule, ainsi qu'aux payis des Almouchicois et des Etechemains [Maine, New Hampshire, and Massachusetts], de Reconaitre le gouverneur de l'isle Royale pour leur Gouverneur.

"Il Est même apropos De Comprendre Dans le Brevet de gouverneur de L'isle Royale tous ces payis jusqu'au Cap Cod….

"Que La france ne doit point souffrir que les Anglois s'etablissent Dans les payis qu'elle n'a pas Cedez.

"Qu'elle Doit incessament s'en remettre en possession, y Envoyer quantite D'habitans, et s'y fortifier de maniere qu'on puisse Arrêter les Anglois que depuis long tems tachent de s'emparer de l'amerique francoise dont ils Conaissent L'importance, et dont ils feroient un meilleur usage que celuy que les francois en font….

"Si les Anglois disent que les payis qui sont entre les rivieres de quinibequi [Kennebec] et de Ste. Croix font partie de la Nouvelle Angleterre.

JE LEURS REPONS

"1. Qu'ils scavent bien le Contraire, que Ces payis ont toujours fait partie de la Nouvelle france, que Les francois les ont toujours possedez et habitez, que Mons'r De St. Castin gentilhomme francois a toujours eu, et a encore son habitation entre la Riviere de Quinibequi et celle de Pentagoet [Penobscot] (que même depuis les usurpations des anglois et leurs etablissements, dans leur Prétenduë Nouvelle Angleterre) les francois ont toujours prétendu que la Nouvelle france s'etend qusqu'au Cap Cod et qu'il en est fait mention dans toutes les patentes de gouverneurs francois.

"2. Que De L'aveu même des Anglois, la Nouvelle Angleterre a une tres petite Etenduë du Costé de L'est, il est facile de le prouver par eux mêmes.

"J'ay Lu une description de la Nouvelle Angleterre et des autres Colonies Angloises, Composée par un Anglois, traduite en francois, imprimée à Paris en 1674 par Loüis Billaine, voicy les propres termes de Cet autheur Anglois, La Nouvelle Angleterre est au Septentrion de Marylande, au raport du Capitaine Smith, elle a prez de 25 Lieuës de Coste de mer.

"Ainsi selon les Anglois qui sont de Bonne foy, la Nouvelle Angleterre, qui n'a que prez de 25 lieuës de Coste de mer, ne scauroit s'etendre jusqu'e á La Riviere de Quinebequi. C'est tout au plus si elle s'etend jusqu'a deux ou trois lieuës à l'est De Baston.

"Il Semble même que les Anglois ont basti Baston, et en ont fait une ville Considerable à l'extremeté de leur pretenduë Nouvelle Angleterre.

"1. Pour être a portée et en Etat de s'emparer sur les francois de tout ce qui est à L'est de Baston.

"2. Pour être en Etat d'Empecher les francois de s'etablir sur toute Cette Coste jusqu à La Karoline inclusivement, laquelle Coste etant de Notorieté publique de la Nouvelle france, à eté usurpez sur La france a qui elle appartenoit alors, et luy appartient Encore, ne L'ayant jamais cedeé. C'est ce que je vais prouver.

"Apres Avoir Invinciblement Convaincu les Anglois que tout ce qui est a L'est de quinibequi a Toujours appartenu et appartient encore à La france, excepté L'Acadie selon ses Ancienes limites, qu'elle a Cedée par force a L'Angleterre par La paix d'utrecht.

"Il faut Que Presentement je prouve que toute La Coste depuis la Riviere quinibequi jusqu' à La Caroline inclusivement appartient par toutes sortes de droits à La france. Sur qui les Anglois L'ont usurpeé, voicy une partie de mes preuves.

"Les françois ont decouvert tous ces payis Avant les Anglois, et en ont pris possession avant Eux. Les Roys de france ont nommé ces payis Caroline et Nouvelle france avant que les Anglois leurs eussent donné des Noms á leur mode pour faire oublier les Noms que les francois Leurs avoient imposez. Et que ces payis Appartenoient à La france.

"Les Roys de france ont Donné des lettres patentes à leurs sujets pour posseder et habiter ces payis, avant que Jacques 1r et Charles 1r Roys d'Angleterre en eussent donne à Leurs sujets.

"Pour Convaincre les Anglois de ces veritées il faut Lire avec attention ce qu'en ont Ecrit Jean verazan, Champlain, Laet, Denis.

"Les traitez faits Entre La france et L'Angleterre, et Le memoire que j'ay presenté L'anneé Dernier 1719.

"On y Trouvera tant de Choses, lesquelles il seroit trop long de Copier icy, qui prouvent que ces payis ont toujours appartenu de droit a La france, et que les Anglois s'en sont emparez par force, que La france ne les a jamais Cedez à l'angleterre par aucun traité, que je scache.

"Et Partant que La france Conserve toujours son droit sur tous ces payis, et qu'elle a droit de les redemander à l'Angleterre. Comme elle les redemande présentement, ou Bien un Equivalent.

"L'Equivalent que la france demande et dont elle veut bien se Contenter, C'est la restitution de tout ce qu'elle a Cedéé par force à L'Angleterre par Le traité D'utrecht.

"Il Est De l'honeur et de l'interest de l'angleterre d'accorder à la france cette Equivalent.

"1. Parceque n'y ayant point D'honeur à profiter des Malheurs D'un Roy pour Luy faire Ceder par force les payis qui luy appartiennent, il est de l'honeur de L'Angleterre de rendre a la france, ce qu'elle a eté Contrainte de luy ceder, et qu'elle ne possede qu'a ce mauvais tiltre.

"2. Il est aussi Contre la justice et l'honeur de l'angleterre de posseder sans aucun Tiltre, et Contre toute justice les payis qui sont depuis la Riviere de quinibequi jusqu'à la Caroline inclusivement.

"3. Il N'est pas moins de l'honeur et de l'interest de l'angleterre de profiter du moyen que la france veut bien luy presenter, pour sassurer a perpetuite toute Cette Coste, et pour la posseder justem't par la Cession que la france en fera, et de tous ses droits sur ces payis moyennant L'Equivalent proposé.

"4. Parceque L'Angleterre doit Craindre que la france, dont elle ne Doit mepriser ni le Ressentiment ni la puissance, ne trouve une Conjoncture favorable pour faire valoir ses pretensions et ses droits, et pour Rentrer en possession de tout ce que L'Angleterre Luy a usurpée, et de tout ce qu'elle l'a obligé par force de luy Ceder.

"5. Quand on veut trop avoir, souvent on n'a Rien, et même on perd ce que L'on Avoit. Il est donc de la sagesse Et de l'interest de l'Angleterre de ne pas pousser trop loin ses demandes, et de Convenir avec La france de sorte qu'elle puisse posseder Avec justice et tranquillement des payis que la france Aura toujours droit de reprendre jusqu'a ce qu'elle en ait fait une Cession libre et volontaire, et qu'il paroisse que L'Angleterre En faveur de Cette Cession luy ait donné un Equivalent.

"La france s'offre donc pour vivre en paix avec l'Angleterre de luy Ceder tous ses droits sur toute la Coste qui est entre la riviere de quinibequi dans la Nouvelle france jusqu'a la Riviere Jourdain, dans la Caroline, de sorte que ces deux rivieres servent de limites aux francois et aux Anglois.

"La france Demande pour Equivalent de la Cession de tant de payis, si grands, si beaux, et si a sa biensceance que l'Angleterre luy rende Et restituë tout ce qu'elle luy á cedé par le traité Dutrecht.

"Si La france ne peut pas engager L'Angleterre à convenir de Cet Equivalent, Elle pouroit (mais Ce ne doit être qu'a L'extremité) Ceder Encore à l'Angleterre la Caroline francoise, C'est a dire, ce qui est au sud de la Riviere Jourdain, Ou bien Ce qui est Entre la Riviere quinibequi, et Celle de Pentagoet. Ou bien leur offrir une somme D'argent.

"Il Semble que L'Angleterre doive estimer Comme un grand Avantage pour Elle, que La france veuille bien Convenir de Cet Equivalent, qui Assure Aux Anglois et leur rend legitime La possession de Cette grande etenduë de Costes qu'ils ont usurpez sur La france, qui ne les a jamais Cedez, qui ne les Cedera jamais, et sur lesqu'elles elle Conservera toujours ses legitimes droit et pretensions, jusqu'a ce qu'elle les ait Cédeés a L'angleterre moyennant un Equivalent raisonnable tel qu'est la Restitution de tout ce que La France luy a Cedé par force a Utrecht.

LIMITES.

"Suposeé L'acceptation de Cet Equivalent par L'une et l'autre Nation.

"La france toujours genereuse Consentira pour vivre en paix avec les Anglois, qu'une ligne tirée depuis l'embouchure de la Riviere de quinibequi, ou bien, depuis l'embouchure de la Riviere de Pentagoet, qui ira tout droit passer á egale distance entre Corlard [Schenectady] et les lacs de Champlain et du Saint Sacrement, et joindre la ligne par laqu'elle le sieur de L'isle geographe termine les terres Angloises, jusqu'a la Riviere Jourdain, ou bien jusqu'a La Caroline inclusivem't. La france dis-je Consentira que cette ligne serve De borne et limites aux terres des deux Nations, de sorte que tous les payis et terres qui sont entre Cette ligne et la mer appartiendront à L'Angleterre, et que tout ce qui sera au dela de cette ligne appartiendra a La france.

"Dans Le fond il est avantageux a la france de faire incessament regler les limites, tant pour Empecher les Anglois d'empieter toujours de plus en plus sous pretexte de limites Non regleés, que parcequ'il est assuré que si le droit de la france est bien soutenu le réglement lui sera Avantageux, aussi bien que l'equivalent que j'ay proposé.

"Mais il pouroit arriver que les Anglois qui ont demandé le Reglement des limites, voyant qu'il ne doit pas leur etre favorable s'il est fait selon la justice, pourroient bien eux mêmes l'eloigner, afin de pouvoir toujours empieter sur les francois sous pretexte de limites non regleés, et de se mettre toujours en possession des payis Appartenans à la france.

"En ce Cas et aussi au Cas que les Anglois ne veullent pas restituer a la france leur Nouvelle Angleterre et autres payis jusqu'a la Caroline inclusivement qu'ils luy ont usurpez, ou bien leur rendre L'Acadie &c pour l'equivalent Dont j'ay parlé.

"1. Il faut que la france mette incessament quantité d'habitans dans le payis qui est entre la riviere de quinibequi et Celle de Ste. Croix, lequel payis qui selon les Anglois N'est point en Litige, ni partie de la pretenduë Nouvelle Ecosse, même, selon l'etendue imaginaire que luy á donnée leur Roy Jacques 1er qui ne la fait Commancer qu'a La riviere Ste. Croix, et Celle de quinibequi N'ayant jamais eté Cedé ni par le traite D'utrecht ni par Aucun autre que je scache, et ce payis Ayant toujours appartenu a La france, et eté par elle possedez et habité, Mr. de St. Castin gentilhomme francois ayant son habitation entre la riviere de Pentagoet et Celle de quinibequi comme je l'ay Deja dit.

"2. On peut même faire entendre a L'Angleterre que Le Roy donnera Ce payis a la Compagnie des Indes qui scaura bien le deffendre et le faire valoir.

"Que Le Roy donnera aussi a la Compagnie des Indes la Caroline francoise, Comme depandance et province de la loüisiane, a Condition qu'elle y mettera des habitans, et y fera bâtir de bons forts, et une bonne Citadelle pour soutenir et deffendre ce beau payis Contre les Anglois.

"Il Est Certain que si le Roy fait entendre serieusement qu'il est resolu de donner à la Compagnie des Indes non seulement La Caroline francoise, et le payis qui est entre les Rivieres de quinibequi et de Ste. Croix, mais aussi de luy Ceder et abandonner tous ses droits sur tous les payis que les Anglois ont usurpez sur la france.

"Il Est Certain Dis je, que les Anglois, Crainte D'Avoir affaire avec une Compagnie si puissante, se resoudront au Reglement des limites, tel que je l'ay proposé, et à rendre a la france toute la Nouvelle Ecosse ou Acadie selon ses Ancienes limites, Enfin tout ce que la france leur à Cedez a Utrecht, moyennant une somme D'Argent, ou bien L'equivalent que j'ay Aussi proposé.

"Je finis Ce memoire en priant de faire une tres serieuse attention aux Exorbitantes prétensions des Anglois et a tout ce qu'ils ont fait Et font encore pour se rendre maitres de la pesche la Moluë, et de L'Amerique francoise.

"En Effet il est tres important que quand on traitera du reglement des limites, La france attaque les Anglois au lieu d'etre sur La defensive, C'est a dire, qu'elle doit demander aux Anglois tout ce qu'ils ont usurpez sur Elle, et le demander vigoureusement.

"C'est peut être le meilleur moyen de les mettre a la Raison, il est même apropos qu'elle les presse de finir Cette affaire, Dont sans doute La Conclusion luy sera Avantageuse, si on luy rend justice."

II.

DEMANDES DE LA FRANCE (1723).

_Archives du Ministère des Affaires Etrangères.
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