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CONVERSATIONS AVEC TSAREVITCH ALEXIS. Souvenirs de la famille de Filatov de Tsesarevitch Alexis

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L’inconnu Tsarévitch Alexis. Souvenirs de la famille de Filatov de Tsesarevitch Alexis
Oleg Vasiljevitch Filatov

LA FUITE D’ALEXISFils du tsar Nicolas IIC’est dans la nuit du 17 juillet 1918 que les Bolchéviques massacrèrent les Romanov. Le tsar Niclas II et toute sa famille. Toute? C’est ce que l’on a toujours cru jusqu à ce que les révélations consignées dans cet ouvrage y mettent le doute…Alexis, le fils du tsar, alors âgé de 14 ans et l’une de ses sœurs auraient échappé à la tuerie. Recueilli et adopté par une famille russe, Alexis Romanov serait alors devenu Vassili Filatov.

L’inconnu Tsarévitch Alexis

Souvenirs de la famille de Filatov de Tsesarevitch Alexis

Oleg Vasiljevitch Filatov

© Oleg Vasiljevitch Filatov, 2019

ISBN 978-5-4496-1589-3

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L’Inconnu Tsésarévitch Alexei

Préface de l’éditeur russe

En 1988, dans un centre de district voisin d’Astrakhan, mourait Vassili Ksenofontovitch Filatov, professeur de géographie de village. Peu avant sa mort, il avait commencé à raconter à sa femme et à ses enfants – un fils et trois filles – l’histoire fantastique de sa vie. D’après ses récits, ils apprirent que Vassili Filatov n’était pas son vrai nom, qu’en réalité, il n’était autre qu’Alexis Romanov, fils de Nicolas Romanov, le dernier tsar de Russie, et qu’il avait été sauvé par des soldats lorsque le reste de sa famille avait été exécuté en 1918. Au moment où Vassili relatait son histoire, les reliques de la famille impériale n’avaient pas encore été découvertes sur la vieille route de Koptiaki, aux abords d’Iekaterinbourg. Cette tragédie ne constituait pas encore pour les historiens un sujet brûlant, pas plus qu’elle n’avait attiré l’attention internationale. Quand tout fut dévoilé, la famille Filatov, abasourdie, se rendit compte que la plupart des histoires racontées par Vassili Ksenofontovitch, jusqu’aux détails les plus banals, coïncidaient avec les faits que l’on venait de dévoiler. A l’occasion du quatre-vingtième anniversaire de l’exécution, on décida d’entreprendre l’identification des restes de Iekaterinbourg et d’effectuer de nouvelles recherches utilisant les méthodes les plus modernes.

Comme Starinkevitch, ministre de la Justice des blancs sous l’amiral Alexandre Koltchak, le nota dès le début, l’affaire de l’exécution de la famille impériale avait la « particularité de ne pas présenter ce que l’on trouve presque toujours dans les cas de meurtre et ce qui sert souvent à prouver le crime en lui-même: des cadavres. En conséquence, d’autres voies durent être explorées pour démontrer qu’il y avait eu assassinat1”. L’absence de preuve matérielle a inévitablement donné lieu à des versions divergentes de la même histoire. Sous le régime soviétique, la thèse officielle, généralement acceptée, se fondait sur le mythe que la décision d’exécuter les Romanov « avait été prise consciemment, en connaissance de cause de la situation de l’époque, et mise en vigueur avec une détermination absolue, d’inspiration purement prolétarienne2”. D’où l’idée trompeuse que l’exécution avait été longuement préméditée et méticuleusement organisée. Selon cette version officielle, les corps des victimes avaient été brûlés de sorte qu’il était inconcevable qu’un membre de la famille du tsar ait pu survivre et recouvrer la liberté.

On sait aujourd’hui que la décision fut prise – et l’exécution préparée et menée à bien – en moins de trois jours, et que les « farouches révolutionnaires” se trouvaient être les mêmes jeunes aventuriers sans scrupule qui assassinèrent de leur propre autorité, sans attendre les ordres de Moscou, le grand duc Michel Alexandrovitch Romanov (frère de Nicolas II), l’archevêque Hermogène de Tobolsk et bien d’autres. Pour le restant de leurs jours, ceux d’entre eux qui survécurent se démèneront pour s’arroger chacun le droit d’être considéré comme le principal meurtrier et bénéficier des avantages consentis à un tel personnage. Mais cela, ce fut plus tard. Au moment de l’exécution, en 1918, alors que les blancs approchaient de la ville et que personne ne savait quel camp l’emporterait – les bolcheviks n’avaient toujours pas les rênes en main, au lendemain d’un coup d’Etat qui n’était pas encore une révolution – la question de la dévolution du pouvoir restait posée. A l’époque, tuer le « souverain consacré par Dieu” et sa progéniture devait être une terrible mission et il y a fort à parier que les meurtriers n’étaient pas tous d’accord pour l’accomplir. Parmi eux il se trouvait probablement des hommes qui compatissaient au sort des victimes et tentèrent d’en sauver quelques-unes.

Dès que l’on prend connaissance des dépositions des participants au crime, la légende d’une organisation méticuleuse de l’exécution et de l’inhumation s’effondre. Tous signalent la confusion lors de la fusillade, et la pagaille au moment de l’ensevelissement des corps, mais les versions different dès qu’on entre dans les détails. Tous s’accordent dans les grandes lignes, mais chacun comble les trous par des anecdotes de son cru. Ils n’auraient pas agi autrement si un membre de la famille Romanov, ayant réchappé au peloton d’exécution, n’avait pu être retrouvé au moment de l’ensevelissement. Une reconstitution de l’exécution – des coups de feu tous azimuts dans une pièce remplie de fumée – laisse supposer qu’une telle issue est possible. Et si tel avait été le cas, les fautifs auraient incontestablement dû le taire et garder le secret leur vie durant.

Si l’on analyse les sources dans cette optique, des contradictions sautent aux yeux entre les différentes dépositions. En évoquant par exemple l’exécution et l’ensevelissement des corps, tous les participants parlent des diamants cousus à l’intérieur des « corsets” et « brassières” découverts sur les corps des victimes. Or, dans son témoignage, Iourovski indique spécifiquement que trois des enfants seulement – Tatiana, Olga et Anastasia – portaient « une sorte de corset spécial”. Bien sûr, il ne s’agissait pas de corsets ordinaires mais de gaines bien particulières confectionnées par la tsarine Alexandra elle-même, ou à sa demande. Son objectif était clair. Elle ne pouvait imaginer qu’on tirerait sur ses enfants, et pensait que ces pierres précieuses leur permettraient de survivre si la famille venait à être dispersée. Marie aurait dû en porter elle aussi. En outre, il semblerait parfaitement naturel que cette mère se soit préoccupée par-dessus tout de son fils, son benjamin, qui était malade et par conséquent encore plus démuni que ses sœurs. Aucune déposition ne fait allusion à des pierres précieuses trouvées sur le corps d’Alexis. Ni à une amulette contenant le portrait de Raspoutine et le texte d’une prière, découverte, en revanche, « autour du cou de chacune des jeunes filles”. Le tsarévitch en portait pourtant une identique. Il n’en est fait mention nulle part. Soit, pour des raisons inexpliquées, ils ne dévêtirent pas Alexis, soit… celui-ci n’était pas là. Notons qu’en 1998, une commission gouvernementale établit que les reliques d’Alexis et de Marie manquaient sur le site d’ensevelissement.

Et s’ils avaient été sauvés après tout? Auraient-ils pu survivre et quel aurait été leur sort? La manière la plus simple de régler la question fut de recourir à la méthode employée par les officiels du bureau de l’état civil de Saint-Pétersbourg en 1997: ils délivrèrent un certificat de décès (adressé à qui, nous l’ignorons!) établissant qu’Alexis et Marie Romanov étaient bien morts en 1918. Les auteurs de cet ouvrage ont choisi une autre optique fondée sur leur propre enquête, totalement indépendante. L’originalité de leur approche s’explique par leurs professions, assez inhabituelles dans le cadre d’une affaire relative à une recherche historique.

Vadim Vadimovitch Petrov a également suivi de hautes études en droit et en médecine; il est spécialiste enmédecine légale et en détection du crime depuis 14 ans, et professeur expérimenté en médecinelégale et détection du crime. Il est diplômé en médecine, spécialisation médecine légale. L.N. Gavrilov a suivi de hautes études en droit; il est spécialiste en détection du crime et tra-vaille dans ce domaine depuis plus de 45 ans, principalement comme professeur associé. Il estinterne en médecine légale, dans la spécialité du processus criminel et de la détection de crime. Ils ont participé à plusieurs examens médico-légaux inclus dans ce livre; V. V. Petrov commente également les analyses effectuées par d’autres. Igor Vladimirovitch Lyssenko est physicien nucléaire et diplômé de l’Académie de théologie. Il a travaillé sur Vassili Filatov pour la Commission pour la canonisation des saints du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe. Quant à Georgi Borissovitch Egorov, il est professeur et docteur en ingénierie, analyste des systèmes dans diverses sphères techniques et humanitaires, et spécialiste de la chimie des hautes températures (y compris la combustion des poudres) et du contenu et de la précision de la mesure. Skieur de haut niveau, il a pris part à des compétitions de ski internationales pour les handicapés à Iekaterinbourg où il gère un centre de ski destiné aux enfants à mobilité réduite. De par ses connaissances en orthopédie et en médecines parallèles, Egorov est on ne peut plus qualifié pour répondre à la question de savoir comment le tsarévitch, un adolescent hémophile, a pu échapper à l’exécution et vivre encore soixante-dix ans. Les auteurs trouvent cette hypothèse tout à fait plausible si quelqu’un l’a aidé – surtout quelqu’un qui aurait eu une bonne connaissance des méthodes de la médecine alternative et des propriétés curatives des plantes locales (on songe immédiatement au fait que Raspoutine, qui soigna Alexis enfant à l’aide de végétaux et autres remèdes naturels, était originaire de la région de Iekaterinbourg).

Cet ouvrage contient notamment une déclaration provenant du Centre de traitement de l’hémophilie, qui confirme que de nombreux hémophiles vivent longtemps. Selon ces spécialistes, ils peuvent avoir des enfants, mais procréent le plus souvent relativement tard. Vassili Filatov eut son premier enfant, Oleg Vassilievitch Filatov, en 1953, à l’âge de quarante-neuf ans. Oleg Filatov et une de ses sœurs ont les cheveux blonds, conséquence possible d’une hémophilie chez l’un des parents.

Selon le témoignage de son épouse, Vassili Filatov n’allait jamais chez le médecin, mais ses papiers militaires indiquent qu’il avait été réformé à vie aux termes d’un article incluant les maladies du sang.

L’analyse des informations médicales découvertes dans les archives de Vassili Ksenofontovitch Filatov n’est pas encore achevée, mais l’un des diagnostics a été effacé, puis oblitéré à l’acide.

Le fait que les auteurs soient des scientifiques détermine l’angle inhabituel de cet ouvrage, à la fois historique et médico-légal. N’étant pas des historiens professionnels, leur approche des faits et des sources d’archives n’est pas entravée par les stéréotypes officiels. Ils analysent les données historiques les plus connues selon des perspectives inédites. Ils en viennent ainsi à la conclusion qu’après son abdication, Nicolas II et les siens ne représentaient aucune menace pour le nouveau gouvernement. La famille Romanov, carte maîtresse dans le jeu politique, aurait pu être utilisée plus avantageusement. Il était absurde de les exécuter arbitrairement, puis de brandir comme un épouvantail la « bannière de la monarchie” auprès des forces armées d’une république sibérienne gérée par un gouvernement socialiste révolutionnaire de droite.

Les auteurs reconstituent dans le détail l’exécution chaotique dans la cave de la maison Ipatiev et, à l’aide de cartes précises de Iekaterinbourg et de ses environs, définissent le trajet vraisemblablement couvert par le camion qui transporta les corps au site d’ensevelissement. Révélant le piètre état de la route de Koptiaki empruntée par le véhicule, ils répertorient les endroits le long du trajet où il s’est arrêté. En conséquence, ils soutiennent que certains des individus chargés sur ce corbillard improvisé, encore vivants, auraient pu s’échapper en chemin avant l’arrivée à destination. De même qu’il aurait été impossible, compte tenu des circonstances de l’exécution et de l’ensevelissement, de brûler les cadavres.

Une fois parvenus à cette conclusion, ils examinent l’histoire de la vie de Vassili Filatov en mettant au jour les contradictions existant dans sa biographie officielle. Déclaré sur son certificat de naissance comme étant le fils d’un cordonnier, qui aurait reçu une éducation moins que brillante et enseigné toute sa vie la géographie dans une école de village, Filatov n’en connaissait pas moins plusieurs langues européennes, jouait de divers instruments de musique et devait enseigner la musique à ses enfants, selon la méthode numérique – celle utilisée par les professeurs de musique des enfants du tsar. En se promenant dans les salles de la résidence d’été de la famille impériale, à Tsarskoïe Selo, Vassili Filatov se serait exclamé brusquement: « Tout a changé ici, même la poignée de cette porte”.

L’histoire a connu de nombreux imposteurs, mais il est peu probable que toute une famille mente et fabrique laborieusement une légende.

Nous nous sommes intéressés à l’histoire d’Oleg Filatov à propos de son père et avons été stupéfaits de la ressemblance entre les quatre enfants de Vassili Filatov et de nombreux représentants de la dynastie Romanov. Les auteurs de ce livre, avec l’aide d’autres criminologues, experts juridiques et médicaux, ont épluché les documents présentés par les Filatov et procédé à une analyse scientifique comparative de spécimens d’écriture, portraits photographiques et dossiers médicaux. Les résultats de ces analyses préliminaires sont si convaincants que le besoin se fait incontestablement sentir de poursuivre la recherche avec l’appui d’un groupe plus complet de scientifiques. En publiant ce livre, que le lecteur partage ou non les conclusions des auteurs et que la version qu’ils avancent se confirme ou non à l’avenir, l’éditeur est sûr de son bien-fondé scientifique, moral et politique. Nous estimons devoir tirer parti de toutes les occasions qui s’offrent pour clarifier autant que possible les circonstances de la tragédie de Iekaterinbourg et ses conséquences.

Le sauvetage du tsarevitch Alexis

Enquetes sur la parente Filatov-Romanov

En septembre 1996, un homme du nom d’Oleg Vassilievitch Filatov vint trouver les auteurs pour les informer que son pere, Vassili Ksenofontovitch Filatov, et Alexis Nikolaevitch Romanov, fils du tsar Nicolas II, etaient une seule et meme personne.

En aout 1995, rapporte Igor Vladimirovitch Lyssenko, j’appris par des rapports offidels provenant de la commission d’Etat chargee d’enqueter sur le site d’ensevelissement de lekaterinbourg, que les restes de l’heritier du trone, Alexis, et dune des plus jeunes filles de Nicolas II, Marie ou Anastasia, n’avaient pas ete retrouves.

En octobre de la meme annee, je decouvris l’existence de quelqu’un qui pensait que la vie de son pere avait peut-etre ete liee au sort des Romanov executes a lekaterinbourg au cours de l’ete 1918. Ma curiosite eveillee, j’allai rendre visite a cet homme, Oleg Filatov, dans l’appartement de l’archipretre Nikolai Golovkine, en compagnie d’un journaliste, Koniaev, et du pretre Alexei Morozov.

C’etait un dimanche soir. Assis dans un coin d’une vaste piece, j’ecoutai parler cet homme de taille moyenne, aux grands yeux gris sous de lourdes paupieres.

II raconta son histoire posement, sans agitation, relatant ce dont il se souvenait. 11 reprimait a l’evidence ses emotions tandis qu’il revivait l’histoire de Г execution de son pere, son sauvetage et ses errances ulterieures. J’avais en memoire le recit du voyage qu’Oleg Filatov, les pretres Nikolai’ Golovkine et Vladimir Basmanov, ainsi que le commissaire Simonenko, avaient fait a lekaterinbourg et Chadrinsk, debut octobre 1995. Durant ce periple, Golovkine avait tourne une video du site d’ense- velissement. Iekaterinbourg, lieu de 1’execution, etait encore a l’epoque le tom- beau temporaire de la famille Romanov. Et Chadrinsk, situee a 230 kilometres de la, est la ville оu, selon les documents officiels, Vassili Filatov serait ne. Vassili avait raconte a son fils Oleg qu’Alexis Romanov, blesse, avait ete transport dans cette ville oil il etait devenu Vassili Filatov. Je remarquai l’amertume avec laquelle Oleg relata l’etat pitoyable du site d’ensevelissement.

A la fin de cette rencontre, je lui exprimai le vif desir de voir les documents et les photographies et de rencontrer les gens qui l’avaient aide. Oleg me montra les documents en question et me presenta ceux qui lui avaient offert leur assistance. Je proposai de lui donner moi-meme un coup de main et me joignis au groupe de volontaires qui oeuvraient dans le but d’etablir une identite entre Vassili Filatov et Alexis Romanov.

Un an plus tard, j’apprenais, par le biais de mes professeurs au seminaire theologique de Saint-Petersbourg, l’im minence du concile des eveques de l`Еglise orthodoxe russe, qui devait avoir lieu en fevrier 1997. La canonisation du tsar exècute et de sa famille etait a l’ordre du jour. Un de mes enseignants, l’archipretre Georgi Mitrofanov, etait membre de la commission de l’Eglise synodale orthodoxe russe chargee de la canonisation. Cette commission n’avait jamais envisage la possibilite qu’une par tie de la famille put etre encore en vie el fut le contexte dans lequel les historiens, etudiant l’hypothese d’un sauvetage du tsarevitch Jexis Romanov, reconnurent la necessite de creer un organe de recherches independant pour ompiler les enquetes, travailler avec les archives, la presse et les organismes officiels, et coordormer les efforts de chacun afin d’ameliorer l’efficarite globale de l’enquete. La Fondation de Г” Histoire vivante de la Patrie” fut instauгёе dans ce but debut octobre 1996. Le professeur Georgi Borissovitch Egorov, docteur en ingenierie, fut invite a diriger ces recherches.

La fondation resuma l’ensemble des informations concernant Vassili Filatov et les envoya, ainsi que les rapports des pretres Basmanov, Golovkine et de Popov, a la commission chargee de la canonisation. D’apres son certificat de naissance, Vassili Ksenofontovitch Filatov naquit le 22 decembre 1907, a Chadrinsk, dans le district d’Isetsk, province de Tioumen. Son pere s’appelait Ksenofont Afanassievitch Filatov et sa mere Elena Pavlovna Filatova. Lors du voyage de 1995, on decouvrit que sa naissance etait egalement enregistree (a la meme date) dans le registre de l’eglise Flor-Lavrskaya, a Chadrinsk. Ksenofont Filatov etait cordonnier; il travailla independamment jusqu’en 1918, puis dans la cordonnerie de la cooperative jusqu’a son deces en 1921. Elena Filatova mourut avant 1917.

L’unique temoignage dont nous dispo- sons a propos de l’existence de Vassili Filatov avant 1934 provient de ses autobiographies de 1937 et 1967 et des histoires qu’il raconta a sa famille. Dans sa premiere autobiographic datee de 1937, il indique que, de 1918 a 1922, il etudia a l’ecole polytechnique de. Chadrinsk; en 1921, il devint orphelin et, de 1922 a 1928, vecut seul et dans des foyers pour enfants, dans differentes villes de la Russie occidentale (selon les recits de ses enfants, il habita successivement Nijny Novgorod, Kostroma, Mourom, Yaroslavl, Toula et Kalouga, passa quelque temps a Moscou, Yalta, Batoumi, Tbilisi, Soukhoumi, Bakou et Magnitogorsk, avant de se rendre a Chadrinsk). En 1928, il s’inscrivit a un cours destine aux enseignants de l’ecole elementaire a Grozny, puis enseigna dans le village d’Aisengut (aujourd’hui Novogroznensk) jusqu’en 1932, date a laquelle il integra l’Ecole des travailleurs de l’institut pedagogique de l’Oural, a Tioumen, d’ou il sortit diplome en 1934. Dans son autobiographic de 1937, il precise encore qu’il acheva l’ecole primaire en 1918 avant de travailler comme apprenti cordonnier dans plusieurs villes de l’ensemble de l’Union sovietique de 1921 a 1930. Il ajoute qu’en 1930, il s’inscrivit a l’Ecole des ouvriers de la construction des routes a Chadrinsk et sortit diplome de l’Ecole des travailleurs de l’institut pedagogique de l’Oural en 1934.

Il a ete possible d’obtenir le certificat de diplome decerne par cet institut a Vassili Filatov et date du mois de juin 1934 (il avait du у faire un transfert depuis l’Ecole des travailleurs de la construction des routes); outre un certificat etablissant qu’il acheva ses etudes a l’institut des enseignants de Tioumen en 1936 et etait qualifie pour enseigner dans le premier cycle du secondaire et un certificat de l’institut pedagogique d’Etat de Tioumen stipulant qu’en 1939, il etait qualifie pour enseigner la geographie (cf. le document page 208). Il obtint ce dernier diplome en suivant des cours a temps partiel tout en travaillant comme professeur dans le lycee local du village de Haute Bejkil, district d’Isetsk, province d’Omsk, ou il vivait depuis 1936. Selon les archives profession- nelles de Vassili Filatov au departement de l’education publique de la region d’Isetsk, en aout 1938, il fut transfers au lycee d’Isetsk en tant que professeur de geographic. Il у travailla comme enseignant, inspecteur des ecoles de la region et directeur suppleant du departement de l’education du district d’Isetsk jusqu’en 1946. De 1946 a 1952, IL fut responsable des programmes au lycee de Bejkil, et, en 1952, devint professeur de geographic dans le village de Krasnovo. En 1953, il epousa Lidia Kouzminitchna Klimenkova, nee en 1917, qui enseignait les mathematiques dans le meme etablissement. En 1953, leur premier enfant, Oleg, naquit, suivid’ une fille, Olga, en 1955.

La famille a conserve le certificat d’exemption de ses obligations militaires, n° 973, delivre par le commissariat militaire du district d’Isetsk au reserviste Vassili Filatov. A Tissue d’un examen medical, le 5 decembre 1942, il fut juge inapte au service militaire aux termes du paragraphe 1, article 12 de la liste des maladies du decret n° 336 emanant du commissariat de la Defense du peuple de TURSS, et ecarte des registres militaires (cf. Tillustration page 137 et le document page 213). Notons que sur son certificat de reforme, l`article 12 est cite comme le motif. Cependant, en Texaminant de plus pres, on dirait que le chiffre « 2” a ete ecrit par- dessus un autre chiffre – le 9. Il semblerait done que Vassili Filatov ait ete dispense du service militaire en application de Tarticle 19, et non-12. Varticle 19 concerne l`hemophilie et les autres maladies du sang, tandis que Tarticle 12 se refere aux maladies chroniques du systeme musculaire de nature neuropathique.

Vassili Filatov fut decore pour « Travail valeureux durant la Grande Guerre patriotique”, distinction recompensant son aide aux enfants evacues de Leningrad – alors sous blocus – dans TOural, pendant la Deuxieme Guerre mondiale. Il contribua a leur trouver des loge ments et a assurer qu’ils soient nourris, vetus et bien soignes. Il requt en outre des medailles en Thonneur du « Quarantieme anniversaire de la victoire de la Grande Guerre patriotique” et pour « l`Excellence de son travail”. Sa famille a conserve toutes ces decorations.

En 1955, Filatov et les siens s’installerent dans le village de Pretoria, district de Novosergievsk, province d’Orenbourg. Vassili у enseigna la geographic au lycee jusqua sa retraite en 1967. En 1957, il eut une deuxieme fille, Irina, puis une troisieme, Nadejda, en 1961.

Oleg Vassilievitch Filatov, Taine de la famille, acheva ses etudes a l`institut pedagogique d’Astrakhan en 1976, enseigna quelques annees, fit son service militaire, se maria et travailla pendant neuf ans aux douanes de l`aeroport de Poulkovo; il est actuellement consultant a la Vitabank. Il a deux filles et vit a Saint-Petersbourg. Olga Vassilievna Filatova etudia a l`nstitut d’art d’Astrakhan et a l`institut Repine de Leningrad. Elle a une fille et vit a Saint-Petersbourg. Irina Vassilievna Filatova est diplomee de Tinstitut textile de Moscou. Elle est ingenieur chimiste et vit en Allemagne avec son fils. Nadejda Vassilievna Filatova, la benjamine, a fait ses etudes a l`institut de pedagogie musicale de Leningrad et vit elle aussi en Allemagne.

En prenant sa retraite, Vassili Filatov installa sa famille dans le village de Ruisseau Blanc, district de Vyterogsk, province de Vologda; trois ans plus tard, en 1970, 0 demenageait a Ikrianoe, dans la province d’Astrakhan, ou il mourut le 24 octobre 1988, d’une defaillance cardiaque (certificat de deces IKV n° 432838).

Des la premiere rencontre avec la famille Filatov, on ne peut qu’etre frappe par la ressemblance entre les filles de Vassili – Olga, Irina et Nadejda – et les femmes de la famille Romanov: l`imperatrice Marie (la mere de Nicolas II), la grande-duchesse Xenia (sa soeur) et l’imperatrice Alexandra (sa femme). Une meme ressemblance rapproche Oleg, le fils de Vassili, des empereurs de la maison des Romanov – Alexandre II, Alexandre III et Nicolas II. Un tel degree de similitude, tant dans la lignee masculine que feminine, entre une generation entiere de la famille Filatov et plusieurs membres de la famille Romanov merite une serieuse attention.

La medecine legale et la criminologie modernes foumissent de nombreuses methodes d’investigation a l’etude de l’identification individuelle (le domaine consistant a etablir une identite entre deux personnes, vivantes ou mortes). En septembre 1994, apres avoir etudie les documents presentes par la famille Filatov, les scientifiques Andrei Valentinovitch Kovaliov’ et Vyacheslav Leonidovitch Popov proposerent au professeur Bonte, directeur de l’institut de medecine legale de l’universite d’Heinrich Heine, a Dusseldorf, de mener une enquete commune destinee a prouver ou a refuter la parente entre les Filatov et les Romanov. Trois families de Filatov (celles d’Oleg, d’Olga et d’lrina) se soumirent a des examens cliniques de dents et de la muqueuse buccale. Des empreintes en platre furent faites afm de determiner leur statut stomatologique, ainsi que des radios de leurs machoires, de leur crane, de leur cage thoracique et de leur colonne vertebrale, outre des prelevements pour les tests genetiques.

Malheureusement, l’enquete ne fut jamais achevee. Toutefois, sur la base des recherches eifectuees, les experts ont pu parvenir a la conclusion suivante:

de similitude, tant dans la lignee masculine que feminine, entre une generation entiere de la famille Filatov et plusieurs membres de la famille Romanov merite une serieuse attention.

La medecine legale et la criminologie modernes fournissent de nombreuses methodes d’investigation a l’etude de l’identification individuelle (le domaine consistant a etablir une identite entre deux personnes, vivantes ou mortes). En septembre 1994, apres avoir etudie les documents presentes par la famille Filatov, les scientifiques Andrei Valentinovitch Kovaliov’ et Vyacheslav Leonidovitch Popov proposerent au professeur Bonte, directeur de rinstitut de medecine legale de l’universite d’Heinrich Heine, a Dusseldorf, de mener une enquete commune destinee a prouver ou a refuter la parente entre les Filatov et les Romanov. Trois families de Filatov (celles d’Oleg, d’Olga et d’lrina) se soumirent a des examens cliniques de dents et de la muqueuse buccale. Des empreintes en platre furent faites afm de determiner leur statut stomatologique, ainsi que des radios de leurs machoires, de leur crane, de leur cage thoracique et de leur colonne vertebrale, outre des prelevements pour les tests genetiques.

Malheureusement, l’enquete ne fut jamais achevee. Toutefois, sur la base des recherches effectuees, les experts ont pu parvenir a la conclusion suivante:

En etudiant les radiographies frontales et laterales d’une section cervicale des colonnes vertebrates d’Oleg, Olga et Irina, effectuees dans le cadre de l’expertise medico-legale de la mort en 1918—1920 des membres de la dynastie Romanov, quatorze traits structuraux similaires furent decouverts, ce qui tendrait a indi- quer, a notre avis, une parente entre les individus concemes […]. Une recherche independante menee par l’institut de medecine legale de l’universite Heinrich Heine recourant a l’analyse d’ADN confirma les resultats obtenus. Ces resultats montrent done que ces individus apparentes presentent une similitude de structure anatomique dans la section cervicale de la colonne vertebrale. Ces resultats ont une signification pratique importante dans la mesure ou ils nous permettent d’etablir, soit independamment, soit en association avec les methodes de Гапаlyse genetique, une parente entre les sujets analyses.

Vu le volume des donnees compilees sur les restes des Romanov exhumes a Iekaterinbourg, on peut penser que l’achevement de ces recherches ne demanderait guere de travail, d’autant plus que 1’absence de resultats negatifs au stade initial laisse supposer des resultats positifs a l’etape finale. Popov recapitule les resultats de ses recherches:
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