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Maria (Français)

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2023
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Oui, madame ; et c'est le cas, n'est-ce pas ?

–Il en sera ainsi, bien que j'aie oubliе qu'elle n'a d'autre m?re que moi, et les recommandations de Salomon, et la confiance dont il m'a jugеe digne ; car elle le mеrite, et elle vous aime tant. Le mеdecin nous assure que la maladie de Mary n'est pas celle dont Sara a souffert.

L'a-t-il dit ?

–Oui ; votre p?re, rassurе sur ce point, a tenu ? ce que je vous le fasse savoir.

Alors, est-ce que je peux recommencer ? ?tre avec elle comme avant ? demandai-je d'un air exaspеrе.

–Presque…

Elle m'excusera, n'est-ce pas ? Le mеdecin a dit qu'il n'y avait aucun danger ? -J'ai ajoutе qu'il fallait que Charles le sache.

Ma m?re m'a regardе еtrangement avant de me rеpondre :

–Et pourquoi le lui cacher ? Il est de mon devoir de vous dire ce que je pense que vous devez faire, puisque les messieurs de M*** doivent venir demain, comme ils l'ont annoncе. Dites-le ? Maria cet apr?s-midi. Mais que pouvez-vous lui dire qui suffise ? justifier votre dеtachement, sans passer outre aux ordres de votre p?re ? Et m?me si vous pouviez lui parler de ce qu'il a exigе de vous, vous ne pourriez pas vous excuser, car il y a une cause ? ce que vous avez fait ces jours-ci, que vous ne devez pas dеcouvrir par orgueil et par dеlicatesse. Voil? le rеsultat. Je dois dire ? Marie la vеritable cause de votre chagrin.

Mais si vous le faites, si j'ai еtе lеger en croyant ce que j'ai cru, que pensera-t-elle de moi ?

–Il vous trouvera moins mauvais que de vous considеrer comme capable d'une inconstance et d'une inconsеquence plus odieuses que tout le reste.

–Vous avez raison jusqu'? un certain point ; mais je vous prie de ne rien dire ? Maria de ce dont nous venons de parler. J'ai commis une faute, qui m'a peut-?tre fait souffrir plus qu'elle, et il faut que j'y remеdie ; je vous promets que j'y remеdierai ; je ne demande que deux jours pour le faire convenablement.

Alors, dit-il en se levant pour partir, tu sors aujourd'hui ?

–Oui, madame.

O? allez-vous ?

Je vais rendre ? Emigdio sa visite de bienvenue, et c'est indispensable, car je lui ai fait savoir hier par le majordome de son p?re qu'il m'attendait pour le dеjeuner d'aujourd'hui.

–Mais vous rentrerez t?t.

–A quatre ou cinq heures.

–Venez manger ici.

Es-tu ? nouveau satisfaite de moi ?

Bien s?r que non, rеpondit-il en souriant. Jusqu'au soir, donc : vous transmettrez aux dames mes meilleures salutations, de ma part et de celle des filles.

Chapitre XVIII

J'еtais pr?t ? partir quand Emma est entrеe dans ma chambre. Elle fut surprise de me voir avec un visage rieur.

O? vas-tu si heureux ?", m'a-t-il demandе.

–J'aimerais n'avoir ? me dеplacer nulle part. Pour voir Emigdio, qui se plaint de mon inconstance sur tous les tons, chaque fois que je le rencontre.

–Quelle injustice ! -Il s'est exclamе en riant. Injuste, toi ?

Pourquoi riez-vous ?

–Pauvre chose !

–Non, non : vous riez d'autre chose.

–C'est bien cela", dit-il en prenant un peigne sur la table de bain et en s'approchant de moi. Laissez-moi vous coiffer, car vous savez, monsieur Constant, qu'une des soeurs de votre ami est une jolie fille. Dommage, continua-t-elle en peignant les cheveux ? l'aide de ses mains gracieuses, que ma?tre Ephra?m soit devenu un peu p?le ces jours-ci, car les bugue?as ne peuvent imaginer une beautе virile sans des couleurs fra?ches sur les joues. Mais si la sCur d'Emigdio еtait au courant de....

–Tu es tr?s bavard aujourd'hui.

–Oui ? et tu es tr?s joyeux. Regarde-toi dans le miroir et dis-moi si tu n'as pas l'air bien.

–Quelle visite ! m'exclamai-je en entendant la voix de Maria appeler ma sCur.

–Vraiment. Comme ce serait mieux de se promener sur les sommets du boquerоn de Amaime et de jouir du… grand paysage solitaire, ou de marcher dans les montagnes comme du bеtail blessе, en chassant les moustiques, sans se prеoccuper du fait que le mois de mai est plein de nuches…, la pauvre, c'est impossible.

Maria t'appelle", ai-je interrompu.

–Je sais ? quoi ?a sert.

–Pourquoi ?

–Pour l'aider ? faire quelque chose qu'il ne devrait pas faire.

Pouvez-vous dire lequel ?

Elle attend que j'aille chercher des fleurs pour remplacer celles-l?, dit-elle en montrant celles qui sont dans le vase sur ma table ; et si j'еtais elle, je n'en mettrais pas d'autres l?-dedans.

–Si vous saviez…

–Et si vous saviez…

Mon p?re, qui m'appelait de sa chambre, a interrompu la conversation qui, si elle s'еtait poursuivie, aurait pu faire еchouer ce que j'essayais de faire depuis ma derni?re entrevue avec ma m?re.

Lorsque je suis entrе dans la chambre de mon p?re, il regardait le guichet d'une belle montre ? gousset, et il m'a dit :

–C'est une chose admirable ; elle vaut sans aucun doute les trente livres. Se tournant aussit?t vers moi, il ajouta :

Voici la montre que j'ai commandеe ? Londres ; regardez-la.

Il est bien meilleur que celui que tu utilises", ai-je observе en l'examinant.

Mais celui dont je me sers est tr?s prеcis, et le v?tre est tr?s petit : il faut le donner ? l'une des filles et prendre celui-ci pour vous.

Sans me laisser le temps de le remercier, il a ajoutе :

Allez-vous chez Emigdio ? Dis ? son p?re que je peux prеparer le p?turage pour que nous l'engraissions ensemble, mais que son bеtail doit ?tre pr?t le 15 du mois suivant.
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