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Le Collier de la Reine, Tome I

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2017
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Oliva, confondue, ne trouva rien à répondre.

– Ainsi, continua le drôle, vous me laissez courir avec des bas fanés, avec un chapeau roux, avec des doublures sciées et éventrées, tandis que vous gardez des louis dans votre cassette. D'où viennent ces louis? de la vente que je fis de mes hardes en associant ma triste destinée à la vôtre.

– Coquin! murmura tout bas Oliva.

Et elle lui lança un regard plein de mépris. Il ne s'en effaroucha pas.

– Je vous pardonne, dit-il, non pas votre avarice, mais votre économie.

– Et vous vouliez me tuer tout à l'heure!

– J'avais raison tout à l'heure, j'aurais tort à présent.

– Pourquoi, s'il vous plaît?

– Parce qu'à présent, vous êtes une vraie ménagère, vous rapportez au ménage.

– Je vous dis que vous êtes un misérable.

– Ma petite Oliva!

– Et que vous allez me rendre cet or.

– Oh! ma chérie!

– Vous allez me le rendre, sinon je vous passe votre épée au travers du corps.

– Oliva!

– C'est oui ou non?

– C'est non, Oliva; je ne consentirai jamais que tu me traverses le corps.

– Ne remuez pas, ou vous être traversé. L'argent.

– Donne-le-moi.

– Ah! lâche! ah! créature avilie! vous mendiez, vous sollicitez les bienfaits de ma mauvaise conduite! Ah! voilà ce qu'on appelle un homme! je vous ai toujours méprisés, tous méprisés, entendez-vous? plus encore celui qui donne que celui qui reçoit.

– Celui qui donne, repartit gravement Beausire, peut donner, il est heureux. Moi aussi, je vous ai donné, Nicole.

– Je ne veux pas qu'on m'appelle Nicole.

– Pardon, Oliva. Je disais donc que je vous avais donné lorsque je pouvais.

– Belles largesses! des boucles d'argent, six louis d'or, deux robes de soie, trois mouchoirs brodés.

– C'est beaucoup pour un soldat.

– Taisez-vous; ces boucles, vous les aviez volées à quelque autre pour me les offrir; ces louis d'or, on vous les avait prêtés, vous ne les avez jamais rendus; les robes de soie…

– Oliva! Oliva!

– Rendez-moi mon argent.

– Que veux-tu en retour?

– Le double.

– Eh bien! soit, dit le coquin avec gravité. Je vais aller jouer rue de Bussy; je te rapporte, non pas le double, mais le quintuple.

Il fit deux pas vers la porte. Elle le saisit par la basque de son habit trop mûr.

– Allons, bien! fit-il, l'habit est déchiré.

– Tant mieux, vous en aurez un neuf.

– Six louis! Oliva, six louis. Heureusement que, rue de Bussy, les banquiers et les pontes ne sont pas rigoureux sur l'article de la toilette.

Oliva saisit tranquillement l'autre basque de l'habit et l'arracha. Beausire devint furieux.

– Mort de tous les diables! s'écria-t-il, tu vas te faire tuer. Voilà-t-il pas que la drôlesse me déshabille. Je ne puis plus sortir d'ici, moi.

– Au contraire, vous allez sortir tout de suite.

– Ce serait curieux, sans habit.

– Vous mettrez la redingote d'hiver.

– Trouée, rapiécée!

– Vous ne la mettrez pas, si cela vous plaît mieux, mais vous sortirez.

– Jamais.

Oliva prit dans sa poche ce qui lui restait d'or, une quarantaine de louis environ, et les fit sauter entre ses deux mains rassemblées.

Beausire faillit devenir fou; il s'agenouilla encore une fois.

– Ordonne, dit-il, ordonne.

– Vous allez courir au Capucin-Magique, rue de Seine, on y vend des dominos pour le bal masqué.

– Eh bien?

– Vous m'en achèterez un complet, masque et bas pareils.

– Bon.

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