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«Грустный ветер» и другие стихотворения. Перевод Елены Айзенштейн

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2021
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De p?les filaments d’un aspect vеnеneux
S’allongent au soleil en enla?ant leurs nCuds;
Et l’oiseau pour sa soif n’a d’autre eau que les gouttes —
Pleurs amers du rocher – qui suintent des vo?tes.
Cependant ce dеsert a de puissants attraits
Que n’ont point nos climats et nos sites plus frais,
O? l’ombrage est opaque, o? dans des vagues d’herbes
Nagent ? plein poitrail les gеnisses superbes :
C’est que l’Cil еternel brille dans ce ciel bleu,
Et que l’homme est si loin qu’on se sent pr?s de Dieu.

? m?re du gеnie! ? divine nourrice!
Des grands cCurs mеconnus p?le consolatrice,
Solitude! qui tends tes bras silencieux
Aux ennuyеs du monde, aux aspirants des cieux,
Quand pourrai-je avec toi, comme le vieil ermite,
Sur le livre pencher ma t?te qui mеdite?

Plus loin, c’est Aligny, qui, le crayon en main,
Comme Ingres le ferait pour un profil humain,
Recherche l’idеal et la beautе d’un arbre,
Et cis?le au pinceau sa peinture de marbre.
Il sait, dans la prison d’un rigide contour,
Enfermer des flots d’air et des torrents de jour,
Et dans tous ses tableaux, fid?le au nom qu’il signe,
Sculpteur athеnien, il caresse la ligne,
Et, comme Phidias le corps de sa Vеnus,
Polit avec amour le flanc des rochers nus.

Voici la Madeleine. – Une derni?re еtoile
Luit comme une fleur d’or sur la cеleste toile :
La grande repentie, au fond de son dеsert,
En extase, ? genoux, еcoute le concert
Que d?s l’aube lui donne un orchestre angеlique,
Avec le kinnor juif et le rebec gothique.
Un rayon curieux, per?ant le d?me еpais,
O? les petits oiseaux dorment encore en paix,
Allume une aurеole aux blonds cheveux des anges,
Illuminеs soudain de nuances еtranges,
Tandis que leur tunique et le bout de leurs pieds
Dans l’ombre du matin sont encore noyеs.
– Fauve et le teint h?lе comme Cеr?s la blonde,
La campagne de Rome, embrasеe et fеconde,
En sillons rutilants jusques ? l’horizon
Roule l’ocеan d’or de sa riche moisson.
Comme d’un encensoir la vapeur embaumеe,
Dans le lointain tournoie et monte une fumеe,
Et le ciel est si clair, si cristallin, si pur,
Que l’on voit l’infini derri?re son azur.
Au-devant, pr?s d’un mur rеticulaire, en briques,
Sont quelques laboureurs dans des poses antiques,
Avec leur chien couchе, haletant de chaleur,
Cherchant contre le sol un reste de fra?cheur;
Un groupe simple et beau dans sa gr?ce tranquille,
Que Poussin avo?rait et qu’e?t aimе Virgile.

Mais voici que le soir du haut des monts descend :
L’ombre devient plus grise et va s’еlargissant;
Le ciel vert a des tons de citron et d’orange.
Le couchant s’amincit et va plier sa frange;
La cigale se tait, et l’on n’entend de bruit
Que le soupir de l’eau qui se divise et fuit.
Sur le monde assoupi les heures taciturnes
Tordent leurs cheveux bruns mouillеs des pleurs nocturnes.
? peine reste-t-il assez de jour pour voir,
Corot, ton nom modeste еcrit dans un coin noir.

Nous voici replongеs dans la brume et la pluie,
Sur un pavе de boue et sous un ciel de suie,
Ne voyant plus, au lieu de ces beaux horizons,
Que des angles de murs ou des toits de maisons;
Le vent pleure, la nuit s’еtoile de lanternes,
Les ruisseaux miroitants lancent des reflets ternes,
Partout des bruits de chars, des chants, des voix, des cris.
Blonde Italie, adieu! – Nous sommes ? Paris!

На трех пейзажистов

Салон 1839 года

Для нас везенье, критиков и журналистов,
Словно античные рабы, с воротничком почище,
Без передышки и без срока,
В банальной круговерти рока
Бездумно крутим мельницу журнала,
Живем, исчезнув в гипсовой пустыне залов,
Мы люстры вместо солнца ценим свет,
Едва великий пейзажист, восторженный поэт,
Богатую листву, лазоревое небо
Прорвет лучом ночным, наполнив душу негой,
Так создается на картине красоты алмаз,
Хотим живописать его, но он далек от нас,
Хотя журналы есть, и красоты намек – всё то,
Чем человек в суровой книге Бога пренебрег,
Вода, и воздух, и деревья, и пространство,
Лугов велюровых и звезд апрельских царства,
Серебряные блёстки, искры золотые,
О дети без картин и без наследств! Пустые,
Мы позабыли б нашу мать Природу,
Оглушены жужжаньем славы модной,
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