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«Грустный ветер» и другие стихотворения. Перевод Елены Айзенштейн

Год написания книги
2021
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Поля
Frileux comme l’hiver, s’assied pr?s des tisons;
Paris est dans la boue au beau mois o? Florence
Еgr?ne ses trеsors sous l’еmail des gazons.

Vois! les arbres noircis contournent leurs squelettes;
Ton ?me s’est trompеe ? sa douce chaleur :
Tes yeux bleus sont encor les seules violettes,
Et le printemps ne rit que sur ta joue en fleur!

Юной итальянке

Февраль дрожит белой изморозью и снегом;
Дождь бьется по углам крыш, словно о край ковчега;
И ты говоришь: «О, ангелы-братья,
Когда же смогу лесных фиалок собрать я?»

Небо наше плачущее, и весна во Франции
Зябка, словно зима у тлеющего камина;
Париж в грязи, когда Флоренция в прекраснейший из сезонов
Перебирает сокровища под эмалью газонов.

Вижу деревья с контурами черных тог;
Твоя душа обманута их нежным пылом:
Лазурны только фиалки глаз твоих милых,
И весну смешит цвет твоих щёк!

? trois Paysagistes

Salon de 1839

C’est un bonheur pour nous – hommes de la critique,
Qui, le collier au cou, comme l’esclave antique,
Sans tr?ve et sans repos, dans le moulin banal
Tournons aveuglеment la meule du journal,
Et qui vivons perdus dans un dеsert de pl?tre,
N’ayant d’autre soleil qu’un lustre de thе?tre —
Qu’un grand paysagiste, un po?te inspirе,
Au feuillage abondant, au beau ciel azurе,
Dеchire d’un rayon la nuit qui nous inonde
Et nous fasse un portrait de la beautе du monde,
Pour nous montrer qu’il est encor loin des citеs,
Malgrе les feuilletons, de sеv?res beautеs
Que du livre de Dieu la main de l’homme efface;
De l’air, de l’eau, du ciel, des arbres, de l’espace,
Et des prеs de velours, qu’avril еtoile encor
De paillettes d’argent et d’еtincelles d’or.
– Enfants dеshеritеs, hеlas! sans la peinture,
Nous pourrions oublier notre m?re Nature;
Nous pourrions, assourdis du vain bourdonnement
Que fait la presse autour de tout еvеnement,
Le cCur envenimе de futiles querelles,
Perdre le saint amour des choses еternelles,
Et ne plus rien comprendre ? l’antique beautе,
? la forme, manteau sur le monde jetе,
Comme autour d’une vierge une souple tunique,
Ne voilant qu’? demi sa nuditе pudique!

Merci donc, ? vous tous, artistes souverains!
Amants des ch?nes verts et des rouges terrains,
Que Rome voit errer dans sa morne campagne,
Dessinant un arbuste, un profil de montagne,
Et qui nous rapportez la vie et le soleil
Dans vos toiles qu’еchauffe un beau reflet vermeil!
Sans sortir, avec vous nous faisons des voyages,
Nous errons, ? Paris, dans mille paysages;
Nous nageons dans les flots de l’immuable azur,
Et vos tableaux, faisant une trouеe au mur,
Sont pour nous comme autant de fen?tres ouvertes
Par o? nous regardons les grandes plaines vertes,
Les moissons d’or, le bois que l’automne a jauni,
Les horizons sans borne et le ciel infini!

Ainsi nous vous voyons, aust?res solitudes
O? l’?me endort sa peine et inquiеtudes,
Grottes de Cervara, que d’un pinceau certain
Creusa profondеment le sеv?re Bertin.
Ainsi nous vous voyons avec vos blocs rouge?tres
Aux flancs tout lеzardеs, o? les ch?vres des p?tres
Se pendent ? midi sous le soleil ardent
Sans trouver un bourgeon ? ronger de la dent;
Avec votre chemin poudroyant de lumi?re,
De son ruban crayeux rayant le sol de pierre,
Bien rarement foulе par le talon humain,
Et se perdant au fond parmi le champ romain.

– Les grands arbres fluets, au feuillе sobre et rare,
? peine noircissant leurs pieds d’une ombre avare,
Montent comme la fl?che et vont baigner leur front
Dans la limpiditе du ciel clair et profond;
Comme s’ils dеdaignaient les plaisirs de la terre,
Pour cacher une nymphe ils manquent de myst?re :
Leurs branches, laissant trop filtrer d’air et de jour,
Еloignent les dеsirs et les r?ves d’amour;
Sous leur gr?le ramure un maigre anachor?te
Pourrait seul s’abriter et choisir sa retraite.

Nulle fleur n’adoucit cette sеvеritе;
Nul ton frais ne se m?le ? la fauve clartе;
Des blessures du roc, ainsi que des vip?res
Qui sortent ? demi le corps de leurs repaires,
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